Qu'est-ce que l'autisme ?
Causes
Il existe des données statistiques dans les domaines médical,
biologique et génétique - repérables dans la littérature sur l'autisme
et via Internet - qui établissent des corrélations avec des facteurs
biologiques ne pouvant s'expliquer par une influence de l'environnement
familial. Récemment, même des magazines à large diffusion en ont fait état
dans des articles destinés au grand public : Scientific American de février
2000 et Newsweek du 31 juillet 2000. Ces données ont été présentées, entre autres,
au Congrès international sur l'autisme (organisé par Autisme Europe), qui a eu
lieu en mai 2000 à Glasgow, par le Pr. Gillberg, spécialiste suédois dans le
domaine de l'autisme. Le Pr. Gillberg jouit d'une renommée de niveau international
et il est l'auteur de plusieurs livres traduits dans le monde entier dont
"The Biology of the Autistic Syndromes", dernière édition en 1992.
Ci-après, vous trouverez quelques données à titre d'exemple, la liste n'étant pas
exhaustive :
Causes biologiques
- 80% d'autistes souffrent de retard mental (15% de la totalité des personnes touchées par
le retard mental sont autistes).
- 35% d'autistes souffrent d'épilepsie (5 à 10% de la totalité des cas d'épilepsie).
- 25% d'autistes classiques et 2 à 5% de personnes atteintes de syndrome d'Asperger
(autisme de très haut niveau) souffrent de désordres médicaux majeurs au niveau du système
nerveux et du cerveau (5% des personnes ayant des problèmes cérébraux sont autistes).
- Parmi les lésions du cerveau observées chez 25% des personnes autistes,
on trouve des lésions des lobes temporaux, frontaux, fronto-temporaux et un
dysfonctionnement bilatéral du cerveau; on trouve aussi des malformations au
niveau de l'amygdale, du cervelet, des ventricules, du tronc cérébral,...
- L'imagerie cérébrale récente montre des nettes différences entre les processus
cognitifs du cerveau des personnes autistes et celui des personnes normales; en
comparant les images de cerveaux soumis aux mêmes stimuli, on observe que les
zones du cerveau qui s'activent chez les personnes autistes et chez les personnes
normales sont différentes; à titre d'exemple, on vient de découvrir que quand on
montre un visage, la zone du cerveau qui s'active chez un autiste est non seulement
différente mais correspond à celle qui généralement est utilisée pour percevoir les
objets inanimés.
- Concernant l'équilibre chimique du cerveau des personnes autistes, sont en cause
des dysfonctionnements de la dopamine, de la sérotonine, de la noradrenaline, des
endorphines, etc.
Causes génétiques
- La proportion filles/garçons (1 pour 4 ou 5) est la même dans tous
les pays et toutes les couches sociales de la population.
- Il y a un risque plus élevé chez les frères et soeurs d'enfants autistes de
développer un trouble autistique classique (3%) ou un trouble du développement (10 à 20%).
- La "concordance" de l'autisme chez les vrais jumeaux (60 à 90 % selon les études)
est beaucoup plus élévée que chez les faux jumeaux (environ 3 %,); cette donnée est
particulièrement importante; elle signifie que si l'un des jumeaux est atteint d'autisme,
l'autre aura un risque de 60 à 90% d'être aussi atteint d'autisme s'il possède le même
bagage génétique (vrais jumeaux ou homozygotes); par contre, dans le cas des faux jumeaux
(ou hétérozygotes) qui ont un bagage génétique différent, quand l'un des deux est atteint,
l'autre aura un risque de seulement 3% d'être à son tour atteint d'autisme; dans ce dernier
cas, le risque est le même que celui encouru par la fratrie d'un enfant autiste.
- Plusieurs maladies génétiques, malformations chromosomiques ou maladies infectieuses
qui affectent le cerveau sont en lien avec l'autisme de façon statistiquement significative:
sclérose tubéreuse (3 à 9 % des cas d'autisme), X-fragile (10 % des cas d'autisme),
tétrasomie 15 partielle, hypemélanose de Ito, variantes du syndrome de Rett,
syndrome d'Angelman, syndrome de Williams, embriopathie dûe à l'utilisation de la
thalidomide pendant la grossesse, herpes ou rubéole contractés pendant la grossesse,
rétinopathie du prématuré, herpes encéphalytique (dans le cas de cette infection,
on connaît des cas d'autisme développés à l'adolescence ou à l'âge adulte).
Auteur : Cinzia Tolfo